Le 10 décembre 1925, le maire et les conseillers municipaux sont convoqués par le gouverneur qui leur demande de réaliser leur projet d'embellissement de la ville.
Le maire indique que cela n'est pas possible parce que la caisse municipale est aussi vide qu'à l'époque où le projet a été conçu.
Le gouverneur réplique que des milliers d'hommes sont sans travail à Damas, qu'il n'est pas bon de les laisser dans l'oisiveté, alors que l'on peut les employer à une œuvre d'assainissement dont la population entière profitera. Je propose, ajoute le colonel, que la municipalité recrute et nourrisse quinze cents travailleurs et qu'elle les mette à la disposition de l'autorité française, laquelle se chargera du percement des boulevards.
Le maire objecte encore qu'il faut avant tout s'entendre avec les propriétaires des terrains, sur lesquels passeront les nouvelles voies et que cela demande du temps.
Ce n'est pas indispensable, lui est-il répondu, la question des expropriations se réglera plus tard; mais aujourd'hui, pour des raisons supérieures, il importe de commencer le travail sans retard.
Les conseillers municipaux, en majorité de tendance extrémiste, voudraient ajourner un projet dont ils ne voient pas bien l'utilité; de notre côté, au contraire, pour les raisons que l'on sait, nous désirons passer à sa réalisation immédiate. Après discussions de certains points secondaires, la municipalité se range à nos vues et accepte de recruter et nourrir les travailleurs demandés.
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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