Deux mois après ces émeutes, on est toujours inquiet à Damas; Quant aux desseins des révolutionnaires, ils ont été matés par nos bombardements, mais l'insurrection couve toujours et l'on sent qu'il suffirait de peu de chose pour qu'elle recommence.
A l'extérieur de la ville, un millier d'individus, des sans-travail, des paysans et des Druzes, descendus du Jabal, se font nourrir dans les villages et menacent quiconque leur résiste. Si ces bandes pénétraient dans la Cité, elles se grossiraient sans aucun doute de plusieurs milliers de musulmans, fanatisés par les ennemies du mandat français, et des troubles, autrement considérables que ceux d'octobre, pourraient s'ensuivre. Il est indispensable et urgent de parer aux éventualités possibles et, pour cela, il n'y a pas d'autre manière que la manifestation de la force.
La garnison de Damas est insuffisante pour faire face, à la fois, aux difficultés du dehors et à celles du dedans; il faut la renforcer sans retard. Les régiments qui viennent de faire campagne au Jabal Druze et se reposent actuellement dans leurs quartiers d'hiver du Hauran sont disponibles. Le général Gamelin, récemment nommé au commandement de l'armée du Levant, prélève sur ces troupes plusieurs bataillons qui vont renforcer la région de Damas, où l'état de siège vient d'être décrété par le nouveau haut commissaire en Syrie, M. de Jouvenel.
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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