Tuesday, July 4, 2023

Tournée de pacification

 


 Les troupes reprennent la route du Jabal, le premier octobre 1925, avec comme objectif, ʿAra عرى, résidence de la Maison dirigeante de la famille ʾAṭraš.


Nous arrivons, dans la soirée, à ʿAra, où ne sont restés qu'une vingtaine de chrétiens. L'état-major s'installe dans le château des ʾAṭraš, immense caravansérail quelque peu délabré, et les bataillons se retranchent tout autour du village. 

Le lendemain matin, le chef de la famille ʾAṭraš, l'émir Ḥamad bey, arrive à cheval, se présente au général et fait sa soumission. Homme jeune encore, à figure plutôt sympathique, l'émir assure le commandant des troupes de ses bons sentiments, plaide la cause des Druzes, mais avoue avec franchise n'avoir pas assez d'influence sur ses parents: Sulṭān et ʿAbd al-Ġaffār pāša, pour les amener à plus de raison. Il pense toutefois que le peuple les contraindra à rester tranquilles, car le pays ne veut pas de la guerre.   


La colonne quitte ʿAra et arrive dans l'après-midi à Rassās رساس, village appartenant à un autre féodal, Mitʿib متعب bey, cousin de Sulṭān. Là encore il n'y a pas un habitant dans les maisons; toutefois, un émissaire vient affirmer que, dans moins de quarante-huit heures, plusieurs cheikhs de la région, dont celui du village que nous occupons, se présenteront au général.  

Nous séjournons trois jours a Rassās, mais sans y voir arriver le seigneur du lieu,  Mitʿib bey, ni les autres cheikhs annoncés.









Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937. 

No comments:

Post a Comment