Monday, July 10, 2023

La Ġūṭa en 1925

 


 Damas est enserrée dans la célèbre oasis dénommée "Ġūṭa" que les eaux de la rivière Barada fertilisent au delà de tout ce qui peut se concevoir; dans un rayon de dix à quinze kilomètres, ce ne sont que jardins et vergers où croissent les essences d'arbres les plus variées, comme aussi les fleurs et les légumes les plus divers, avec prédominance des abricotiers, dont les fruits font la richesse des confiseries damascaines, si renommées au Levant et même en Égypte. 


Ces jardins sont parsemés de belles villas, habitations d'été des riches citadins, et d'agglomérations plus ou moins importantes où habitent les travailleurs de ce sol si fertile. Partout et dans tous les sens, des canaux où coule une eau claire et abondante, portent la vie dans cet éden privilégié, mais si touffu que la vue ne peut aller au-delà de quelques dizaines de mètres. Aussi est-il difficile de conduire une troupe à travers ces fourrés, dont certains sont impénétrables; l'orientation, autrement que par la boussole, y est impossible, car les points de repère manquent totalement et cette particularité fait que les jardins de Damas constituent pour les bandits un repaire de choix. 

Plus de trois cents rues ou ruelles débouchent de la ville dans la Ġūṭa; cela illustre assez les difficultés à surmonter pour interdire l'accès de la cité aux bandes, qui pressurent les paysans de la campagne et menacent la tranquillité des citadins.







Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937. 

Stefan Weber.  Damascus: Ottoman Modernity and Urban Transformation 1808–1918, Proceedings of the Danish Institute of Damascus V 2009. 

Crédit photo: Burchardt Estate

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