A Beyrouth, des notables druzes libanais, distingués et cultivés, ayant des contacts journaliers avec notre haut commissaire et les chefs de notre armée, savent que ce que l'on raconte su Jabal n'est que callomnie et mensonge et s'inquiètent des conséquences que peuvent amener les agissements et les grossiers procédés du comité syro-palestinien, cheville ouvrière de cette infâme propagande.
Désirant se rendre au Jabal pour y rencontrer les révolutionnaires, essayer de leur ouvrir les yeux et les engager à rentrer dans l'ordre, avant la mise en route des colonnes françaises, ces notables sollicitent et obtiennent du haut commissaire l'autorisation de se rendre à Soueida. Arrivés dans la capitale druze en février 1926, il s'efforcent, pendant plusieurs jours, de faire comprendre à leurs frères de race qu'ils font fausse route et qu'ils est de leur intérêt, comme celui de la communauté druze tout entière, de cesser l'insurrection et d'éviter que le sang ne coule à nouveau.
Sulṭān, entouré de nombreux cheikhs et approuvé par eux, répond orgueilleusement que le peuple druze n'acceptera de déposer les armes que lorsque la France aura reconnu la complète indépendance de la Syrie et renvoyé ses troupes en Europe.
Devant l'incompréhension et le fanatisme des féodaux druzes, la délégation libanaise retourne à Beyrouth et rend compte de son insuccès aux autorités françaises.
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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