23 Août 1926.
Pendant que la colonne fait ses préparatifs de départ, une mauvaise nouvelle arrive du sud. Sulṭān al-ʾAṭraš battu, mis en fuite et humilié le 9 août par les partisans, a pris sa revanche quatorze jours plus tard.
La garnison de Ṣalẖad disposait de deux escadrons de partisans, dont un de nouvelle formation mal amalgamé. L'officier commandant le groupe crut devoir pourchasser à nouveau Sulṭān, signalé avec une centaine de cavaliers dans les environs du village de Malaẖ ملح. Il demanda le concours de l'aviation, s'entendit avec elle, et se mit en route le 23 août à l'aube, avec ses escadrons.
Le contact avec la bande fut pris entre ʿUrmān عرمان et Malaẖ, un peu plus près de ce dernier village; les insurgés abrités derrière les murs de clôture, laissèrent les partisans s'approcher et déclenchèrent sur eux une fusillade qui coucha par terre un bon nombre de cavaliers du jeune escadron. Celui-ci, mal en main et impressionné par ses pertes, se débanda, laissant son premier peloton, commandé par un officier français, aux prises avec l'adversaire, qui lui, au contraire, fit preuve d'un mordant remarquable. Pour comble d'infortune, l'aviation arriva trop tard et seulement après la capture, par les gens de Sulṭān, de l'officier, blessé à la cuisse, et d'une dizaine de partisans restés fidèlement auprès de lui.
Affaire très fâcheuse ou nos pertes furent lourdes: vingt tués, dont un sergent français, trente prisonniers, dont un lieutenant français, capturés par les rebelles.
Triomphe pour Sulṭān, dont l'étoile ne luisait presque plus; grosse répercussion parmi les populations soumises et comme conséquence plus grande facilité de recrutement des bandes; des contingents druzes accourent aussitôt d'al-Azraq et nombre de jeunes gens, avides d'aventures et fascinés par le succès du chef de la révolution, s'enrôlèrent dans les bandes.
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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