16 juin 1926.
Nuit très calme et marche vers la frontière dès l'aube; matinée froide, puis chaleur accablante dès 10 heures; étape sans incident, personne dans la campagne; des champs d'orge et de blé partout, mais pas âme qui vive. La colonne atteint al-ʿĀnāt العانات, dernier point d'eau avant le désert transjordanien; des drapeaux blancs flottent sur les maisons, mais, comme population, trois vieillards seulement.
Dans l'après-midi, quatorze chefs de famille, représentant la population d'al-ʿĀnāt, viennent se soumettre, mais sans apporter d'armes; il leur est signifié que les soumissions ne sont valables qu'après versement des fusils; les villageois protestent de leur bonne foi, affirment qu'ils veulent la paix et se désolidarisent, déclarent-ils, de leur cheikh Salāmi al-ʾAṭraš, tout dévoué à Sulṭān. Leurs fusils sont au delà de la frontière dans une grotte; ils iront les chercher et les apportent à Ṣalẖad dans quelques jours; il est convenu que trois d'entre eux resteront comme otages jusqu'à complète remise des armes.
La frontière entre la Syrie et la Transjordanie, toute théorique d'ailleurs, passe à quatre kilomètres au sud d'al-ʿĀnāt; la colonne, ne pouvant aller plus loin de ce côté, retourne à Imtān امتان le 17 juin et se porte le lendemain sur Malaḥ ملح gros village du Maqran sud.
Photo: Waḍḍāḥ al-Ḥajli الأستاذ وضّاح الحجلي
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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