Un émissaire sérieux revenant du Maqran est rapporte ceci:
"Le 27 juin, à Būsān, j'ai assisté à une réunion présidée par Sulṭān, Rašīd Ṭalīʿ et le cheikh religieux ʾAḥmad al-Hijri; on a dit que beaucoup de soldats français étaient partis pour Damas et que la garnison de Soueida, n'étant plus très forte on pourrait peut-être l'attaquer.
"Sulṭān a désapprouvé ce projet parce que la capitale est pleine de femmes et d'enfants; mais il a suggeré de reprendre Ṣalẖad lorsque la troupe française s'éloignera de la ville comme elle l'a fait dernièrement (1). Cette idée a été favorablement accueillie.
"Rašīd Ṭalīʿa ajouté: "La révolution continuera jusqu'a ce qu'il n'y ait plus un seul Druze debout et on ne mettra bas les armes que lorsque la France acceptera les revendications des révolutionnaires, en particulier l'amnistie générale garantie par les États-Unis d'Ameriques."
Un autre informateur, venant de Transjordanie, rapporte des faits déjà connus, mais dont la répétition complique singulièrement notre action au Jabal; les rebelles druzes, pressés par nos colonnes, passent librement la frontière, vont se ravitailler à al-ʾAzraq et reviennent ensuite au Jabal pour y entretenir l'agitation, y monter des attaques contre nos détachements et opérer de fructueuses razzias sur les populations soumises. Les chefs insurgés achètent, au delà de la frontière, les armes et les munitions nécessaires aux bandes et, tout dernièrement, un convoi de cinquante caisses de cartouches, dont vingt-huit anglaises, quinze allemandes et neufs turques, a été acheminé sur le Jabal.
Photographie: SANA
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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