Wednesday, September 20, 2023

La voie ferrée Soueida - H̱irbit Ġazāla

 


 Pendant qu'il est procédé à l'installation d'une nouvelle garnison à Šahba et à l'organisation d'une base de ravitaillement en vue des expéditions projetées, d'abord dans le Wādi al-Liwāʾ et ensuite dans le Maqran est, une belle cérémonie se déroule à Soueida: celle de l'inauguration d'un chemin de fer à voie étroite (0 m. 60) construit par le génie militaire français pour relier la capitale druze à H̱irbit Ġazāla خربة غزالة, station de la ligne Damas-Palestine.            


Au lendemain du retour des troupes françaises au Jabal, le problème de leur ravitaillement s'est posé dans toute son acuité; des convois de voitures, de camions et d'animaux de bât ont été organisés, mais un déplacement de quatre jours pour chacun d'eux retardait considérablement les opérations militaires proprement dites. Préoccupé de cette fâcheuse situation, l'état-major de l'armée du Levant décidait, au lendemain de notre retour à Soueida, de construire une voie ferrée de soixante centimètre, pour relier la capitale druze à la grande ligne. 

Le génie militaire se mit aussitôt au travail et avec une telle diligence qu'en trois mois la petite voie atteignait la capitale où une gare était édifiée. Aujourd'hui, en moins d'une demi-journée, on reçoit à Soueida ce qui, hier encore, mettait quatre jours pour y parvenir. Travail considérable exécuté uniquement par un détachement du génie et deux compagnies de tirailleurs syriens comme travailleurs; effort magnifique faisant honneur à ceux qui l'ont fourni. Grâce à eux, Soueida, jusque-là isolé dans sa montagne, va devenir un centre de vie plus actif, et il sera désormais difficile aux druzes de soutenir que la France poursuit la ruine de leur pays.
















Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.

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