Les cheikhs soumis affirment que le peuple est las de la guerre et que l'insurrection serait depuis longtemps terminée, si les meneurs de la révolte ne trouvaient en Transjordanie l'argent, les armes et les munitions pour la continuer, et n'avaient toute liberté pour conspirer et entretenir l'agitation en pays druze et au Hauran.
En voici une preuve irréfutable: c'est une lettre envoyée d'al-ʾAzraq (Transjordanie) par Najm Pāša al-Ḥalabi, riche propriétaire du village de aṯ-Ṯaʿla الثعلة, nord-ouest de Soueida, à ses cousins soumis:
"A nos cousins,
"J'ai appris que des cavaliers druzes avec un lieutenant français sont venus à aṯ-Ṯaʿla pour saisir nos récoltes; il m'est impossible d'accepter que, pendant que je me sacrifie pour l'indépendance du pays, d'autres concitoyens en profitent et s'entendent avec l'ennemi pour faciliter la saisie de mes grains. J'avais promis de ne pas laisser les insurgés aller à aṯ-Ṯaʿla, mais du moment que vous cherchez ma ruine, je chercherai la vôtre en faisant de notre village un repaire pour les bandes.
"L'armée révolutionnaire compte actuellement deux mille cavaliers et piétons, bien payés mensuellement; la moitié de cette armée est chargée de la défense du Maqran nord sous les ordres de notre cousin ʿIzz ad-Dīn al-Ḥalabi; vous pouvez vous attendre à ce que cette armée prenne notre village comme centre de rayonnement si, toutefois, vous touchez à mes récoltes.
"Salut et respect.
Najm Pāša al-Ḥalabi."
Photo: Golan Times
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
No comments:
Post a Comment