Saturday, September 30, 2023

Sulṭān al-ʾAṭraš échappe au piège français

 


14 Septembre 1926.


Dès le retour de nos troupes à Ṣalẖad, les renseignements sur les mouvements des bandes arrivent nombreux; les populations du sud nous sont restées fidèles, et le succès de Sulṭān du 23 août sur nos partisans n'a en rien modifié leur bon esprit et leur désir de paix. Les bandes, bien que grossies par l'appoint d'éléments armés venus d'al-Azraq, ne peuvent guère aligner plus de trois à quatre cents hommes. Il devient donc possible maintenant d'agir contre elles avec des colonnes moins fortes, partant plus mobiles, que celles employées jusqu'ici et de multiplier ces forces, en vue d'essayer de coincer l'adversaire entre elles. 

Par conséquent, le 14 septembre, une colonne légère qui vient d'être organisé quitte Ṣalẖad allant en direction de Soueida, précédée par son escadron de partisans. Le commandant de ce dernier, arrive à quatre kilomètres au sud d'Ḥibrān حبران, rencontre un cavalier, qui n'est autre que le chef du village, venu au-devant de la colonne pour la renseigner. Il indique que Sulṭān al-ʾAṭraš a passé la nuit à Ḥibrān avec une centaine d'hommes, d'où il est reparti ce matin pour aller à al-Kafr الكفر rejoindre une bande de même force conduite par l'émir ʾArslān.        

Les partisans accélèrent leur marche, occupe le village d'Ḥibrān ainsi qu'une hauteur à côté, d'où ils voient bien le terrain en avant. Une quart d'heure après, la fusillade retentit vers al-Kafr, où les insurgés occupent une crête rocheuse au nord du village. Nos partisans n'hésitent pas et partent à l'attaque.

La colonne légère de l'ouest semble être en retard; lorsque ses deux escadrons de partisans, qui la précèdent à plusieurs kilomètres, arrivé à al-Qurayya القريّا ils entendent le canon et la fusillade en direction d'al-ʿAfīna العفينة; ils partent au galop de ce côté et attaquent le flanc-droit de la position rebelle. Le insurgés, pris de face et de flanc, abandonnent la partie et se replient en hâte vers la montagne, où malheureusement aucune unité de la colonne de Ṣalẖad n'est encore arrivée pour leur couper la retraite. La tentative d'encerclement échoue, les insurgés nous échappent, mais, du moins, laissent-ils sur le terrain dix tués et onze prisonniers. 

Opération honorable, sans doute, mais dont les résultats sont loin de ceux que l'on espérait. 

L'encerclement des bandes, dans un pays où tous nos mouvements sont aussitôt connus de l'adversaire, est chose difficile à réaliser. Quoi qu'on fasse, nos troupes régulières seront toujours moins mobiles et moins rapides que les groupement rebelles; la surprise seule pourrait nous donner l'avantage, or elle est impossible en pays druze où rebelles et soumis sont en rapports constants.













Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.

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