Fin juin 1926.
En résumé, la situation d'ensemble au Jabal se présente ainsi:
Agitation dans le nord, où l'absence de troupes françaises donne libre cours à une perfide propagande des délégués révolutionnaires étrangers et de quelques cheikhs locaux.
Pacification en bonne voie dans le sud où circulent les colonnes d'opérations.
Concentration des bandes dans le Maqran est, où nous ne sommes pas encore allés, et où les meneurs de la révolte échafaudent leurs projets.
Les Druzes sont donc divisés quant à la continuation de l'insurrection et bien probablement ils ne se réuniront plus en masses pour attaquer nos détachements. Est-il possible, en conséquence, de parcourir le pays avec des colonnes moins fortes, ce qui permettrait d'en constituer plusieurs, et de mener les opérations à la fois dans le sud et dans le nord?
Pas encore, à notre avis.
Dans ce pays où même un demi-succès de nos armes est une victoire pour l'adversaire, nous n'avons pas le droit d'être imprudent et de risquer le plus petit échec, car si le malheur voulait qu'on en subisse un, nos colonnes auraient immédiatement devant elles non seulement des bandes, mais tout un peuple se soulevant à nouveau et reprenant la campagne.
N'oublions pas l'investissement de six cents de nos tirailleurs dans la citadelle de Soueida après le massacre à Kafr de la compagnie du capitaine Normand; n'oublions surtout pas la malheureuse affaire de Mazraʿa, ou l'échec d'une colonne française, forte de quatre bataillons, fit dresser contre nous le Jabal-ad-Durūz tout entier. Ne commettons plus d'imprudence et continuons les opérations au Jabal avec des forces capables de vaincre toutes les résistances.
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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