Station de Darʿa 1908 |
Pourquoi faut-il que les conventions arrêtées par la conférence du 23 septembre tardent tant à être appliquées? On a bien un peu patrouillé sur la frontière, mais cela n'empêche pas une bande de deux cents hommes de s'organiser en Transjordanie et de pénétrer dans le Hauran, le 3 octobre, jusqu'à trois kilomètres au nord de la station de Darʿa, où elle fait sauter le pont de Tell ʿArār تلّ عرار, sur la voie ferrée de Palestine. Prise à partie par notre aviations et décimée par les bombes, la bande se disperse, laissant sur le terrain trente tués, dont son chef, notable palestinien de Nāblus, sur lequel sont trouvés des documents bien compromettants pour les autorités indigènes d'au delà de la frontière.
Pourquoi faut-il aussi qu'al- ʾAzraq reste encore le siège du comité insurrectionnel de tout ce qui subsiste encore de la révolte syrienne, et de ceux qui ont à redouter notre justice? De là partent toujours des cavaliers qui, sur l'ordre de Sulṭān, vont au Jabal razzier les villages et molester leurs frères soumis.
Aujourd'hui, à condition de franchir une barrière fictive - ligne de partage des mandats - des milliers de Druzes ont pu faire le vide devant nous, trouver un lieu d'évacuation commode pour leurs bouches inutiles et leurs guerriers blessés ou fatigués, mettre leurs biens en sécurité, recevoir des armes, des munitions, des médicaments et des secours en argent, accordés comme à des sinistrés de calamités publiques.
Si presque toute la population druze est revenue dans ses foyers, les principaux auteurs de la révolte, ceux notamment qui ont fait massacrer nos soldats à Kafr et à Mazraʿa, y trouvent encore un asile, d'où ils peuvent librement ordonner à leur mercenaires les pillages, les vols, les assassinats, les enlèvements dont le Jabal ad-Durūz, comme aussi le Hauran, sont trop souvent victimes.
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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