Fin septembre 1926.
L'insurrection druze est vaincue.
L'ère des grandes opérations militaires est close au Jabal.
Lorsque les troupes françaises sont revenues dans le pays, et depuis la prise de Soueida jusqu'à la chute de Ṣalẖad, tout un peuple était dressé contre nous, faisant le vide devant nos colonnes, et se réfugiant dans la montagne, dans les lave d'al-Lajāt ou en Transjordanie.
Fausses nouvelles, mensonges, calomnies ont été répandus à profusion par les chefs de la révolution sur nos intentions quant à l'indépendance de l'État druze et sur notre conduite à l'égard des populations.
Aujourd'hui, malgré tout, la presque totalité des Druzes est rentrée dans l'ordre; les familles ont beaucoup souffert dans leurs personnes et leurs biens, mais elles ont conscience maintenant d'avoir été trompées par leurs féodaux, et chaque jour les populations se rapprochent davantage de nous; elles reconnaissent leur erreur et partout, dans les gros centres comme dans les villages, on sent poindre un sentiment de réprobation contre les aventuriers qui continuent à agiter le pays.
Six mille fusils et un nombre considérable de cartouches ont été versés dans les différentes garnisons; il en reste tout au plus un millier entre les mains des Druses; ce désarmement, qui au début paraissait impossible, est donc aujourd'hui à peu près réalisé.
Mais si la révolution est jugulée, le brigandage lui a succédé et contre ses méfaits nous devons protéger les populations désarmées.
Pour en venir à bout, il suffira de traquer les bandes avec des détachements légers comprenant des troupes régulières et des forces partisanes, dont nous avons aujourd'hui six bons escadrons. Ces détachements, très mobiles, appuyant leurs opérations sur les trois garnisons créés au Jabal: Soueida, Ṣalẖad et Šahba, arriveront certainement à détruire les derniers groupes insurgés et à ruiner ce qui reste de prestige aux cheikhs irréductibles qui les conduisent.
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
No comments:
Post a Comment