Wednesday, February 23, 2022

Maison en lave


 L'absence totale de bois caractérise la construction en pierre de lave dans la plaine ḥauranaise. Dans les types précédemment étudiés (*), des solives portent la terrasse, même quand on s'est efforcé de limiter le plus possible l'emploi du bois. Ici, ce sont des dalles de lave qui soutiennent la couverture. Il est probable que ce genre de construction a atteint sa plus grande perfection quand la Syrie était province romaine.


La construction s'élève sans mortier d'aucun genre. Les pierres sont taillées et leur mise en place copie parfois le grand appareil. Lorsque les murs, épais de 60 à 120 centimètres, ont atteint la hauteur voulue, on pose une rangée de dalles plates à usage de corbeaux débordant de trente à soixante centimètres à l'intérieur de la salle, puis le mur s'élève encore de quelques rangées de pierres destinées à faire tas de charge pour assurer la fixité de ces supports. Fréquemment ces dalles débordent également vers l'extérieur de la construction, ce qui permet d'apprécier l'importance de la charge qui tient en place les corbeaux. 

Les murs ainsi préparés sont prêts à recevoir les poutres de lave. Elles mesurent de 1 mètre 30 à 2 mètres de long et de 20 à 50 centimètres de large. Leur épaisseur, réduite quelquefois à 10 centimètres, peut aussi égaler la largeur. Ce solivage porte des dalles plus petites qui lui sont placées perpendiculairement à la façon des branchages et des planchettes dans les villages de la montagne. On recouvre de terre cette deuxième assise de dalles. L'épaisseur de l'ensemble de la couverture est sensiblement égale à la hauteur des tas de charge que portent les murs: cela peut atteindre un mètre. 



(*) Maison en terre et maison en pierre calcaire. 




Richard Lodoïs Thoumin. La maison syrienne dans la plaine hauranaise: le bassin du Baradā et sur les plateaux du Qalamūn. Paris, 1932. Librairie Ernest Leroux.

Richard Lodoïs Thoumin 1897-1972

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