Wednesday, February 9, 2022

Ma'raba

 


 L'éperon de Ma'raba, détaché du premier chaînon du Qalamūn, fait face au Nord. L'agglomération s'étage sur ses flancs sans aucune recherche d'orientation particulière. Le fallāḥ s'installe aux points les plus commodes des escarpements et ouvre même des fenêtres sur le midi, fait assez rare pour un village syrien situé à moins de 900 mètres d'altitude. 

Ma'raba est situé au confluent du Mnīn et du Ṣāḥib. L'éperon à pente douce, effilé entre deux vallées, présente un excellent emplacement, mais eût empiété sur un sol fertile.Les habitations s'accrochèrent donc au versant rocheux qui domine en aval le confluent. Les premières maisons, rencontrées en grimpant la côte, se dressent en bordure et au-dessus de la plus haute dérivation prélevée sur le Ṣāḥib, de même qu'à Mnīn les bâtisses ne descendent pas au-dessous du niveau de la source. La rupture de pente au-dessus de laquelle le versant se développe en glacis jusqu'à la crête marque également la limite supérieure du village. 

La vue de Ma'raba, dont les maisons s'agrippe aux rochers, éveille l'idée d'un repaire. L'irrigation et les possibilités d'exploitation suffisent à justifier le site, mais le village sur son éperon n'en donne pas moins l'impression d'un bourg prêt à se défendre. Les Syriens s'accommodaient volontiers d'une demi-anarchie. Il fallait veiller à la sécurité: le site était excellent aussi bien pour tenir tête à des bandes de malfaiteurs que pour servir de refuge à quelque groupe de bandits. 






Richard Thoumin. Géographie humaine de la Syrie Centrale. Tours, Arnault et Cie 1936.


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