Topographie historique
Yabrūd est réputé pour ses eaux qui alimentent Nabk. Ce site antique a fait partie des États d'Agrippa II, comme Clermont-Ganneau l'a déduit d'une curieuse inscription grecque. Peut-être cette ville lui fut-elle remise comme faisant partie de la tétrarchie de Lysanias, que Claude lui avait concédée en 53 de notre ère.
Ce changement de gouvernement fut probablement l'occasion d'un remaniement dans le sacerdote local dont nous ignorons le nom de la divinité. Peut-être n'est-il pas trop aventuré de penser qu'il s'agit précisément du Jupiter Maleciabrudis que nous a révélé un texte du Lucus Furrinae à Rome.
Origine et expansion
Yabrūd (*) forme l'agglomération la plus importante du Qalamūn. Son développement s'inscrit sur le sol, période par période, en fonction des facteurs géographiques. Au débouché de la coupure qui met en relation le troisième plateau avec le deuxième s'épanouit une large ġūṭa. À près de 2 kilomètres au Nord-Est de la trouée, une butte se dresse à quelque 20 mètres au-dessus des terres avoisinantes. Ce fut l'origine de la bourgade actuelle.La zone irriguée l'entoure de toutes parts. La pauvreté de ce tertre, situé au milieu des terres riches et proche de l'un des passages les plus importants de la région, en faisait un site qui devait inviter les indigènes à s'y fixer. S'il n'est pas osé d'admettre qu'il fut habité dès une haute antiquité, on possède les témoins de la bourgade grecque.
Dans quel sens la localité allait-elle se développer? Dès que les habitations se construisent au pied du mont, elles restreignaient l'étendue des jardins. Yabrūd pourtant était fondé, il ne pouvait être question de créer une seconde bourgade rivale de la première pour l'exploitation de cette zone. Le village s'étendit donc dans la direction où la bande des terres cultivables était la plus étroite à traverser. Peu à peu, le centre de l'agglomération se déplaça vers le sud, vers les pentes d'un piton crayeux qui domine cette partie du second plateau. La cathédrale actuelle, dont les murs datent en partie de cette période, en porte témoignage. Or, les dérivations passent des deux côtés de cet édifice et arrosent notamment les jardins de l'archevêché melkite.
(*) Environ 6,000 habitants, dont 4,000 musulmans et 2,000 chrétiens (+ 1,700 en Amérique).
Richard Thoumin. Géographie humaine de la Syrie Centrale. Tours, Arnault et Cie 1936
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