Saturday, June 26, 2021

Bain ʾĀmmūnā

 

Situé au sud-est du cimetière du Daḥdāḥ au quartier de Mazraʿā.

A première vue, ce bain semble avoir gardé son caractère primitif. Une grande variété de décoration, malgré ses dimensions modestes, lui donne un aspect assez plaisant.

Il n'est pas complet dans son fonctionnement, n'ayant pas de salle froide. Nous ne pouvons imaginer que l'emplacement actuel des latrines E et de la salle d'épilage ait été jadis la salle froide, car l'espace de ces dépendances, compris entre deux gros murs portants, aurait eu une largeur nettement insuffisante. Nous croyons plutôt qu'il faut restituer une salle froide dans la salle tiède actuelle B; la salle C aurait alors été la salle tiède et la salle chaude se placerait dans la chaufferie actuelle avec la salle D1 comme maqṣūrā. Cette restitution est d'autant plus probable que nous ne connaissons aucun bain ancien qui ne possède ces trois salles: froide, tiède et chaude, et que, d'autre part, les éléments décoratifs que nous allons étudier ci-dessous sont une preuve certaine de l'ancienneté du bain. 

La salle B est décorée de huit conques à cinq branches, d'un dessin exactement semblable à celui des conques de sittī ʿĀḏrā. Les autres décors se trouvant sous les conques ont été rapportés postérieurement.

La coupole à douze côtés qui couvre la salle B1 est ancienne; elle est antérieure aux décors recouvrant le système de rachat à deux tambours qui la supportent. En effet, si l'on étudie la projection de ces décors en plan, on se trouve en présence d'une zone dodécagonale supportée aux quatre angles par une large alvéole en encorbellement. Ainsi restituée, cette salle a exactement la même forme, les mêmes décors et les mêmes dimensions que les salles B1 de Bzūrīyā et de Sāmī.

La présence d'une coupole à côtes ne permet pas de dater ce bain après le treizième siècle. Son plan, de type rectiligne, est comparable à celui de Sittī ʿĀḏrā. En outre, puisque nous retrouvons à ʾĀmmūnā, comme à Sittī ʿĀḏrā et à Sāmī, des conques à cinq branches, il semble que nous puissions situer la construction de ce bain à la fin du douzième siècle. 









Michel Écochard & Claude Le Coeur. Les Bains de Damas : Monographies architecturales. Imprimerie catholique 1942-1943. 

Akram Ḥ. ʿUlabī. H̱iṭaṭ Dimašq 1989 (photo). 

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