L'éminence grise de la réception: un colonel soviétique rayonnant au milieu des marins de Nasser.
Comédien ou convaincu, Krouchtchev a saisi la menace invisible et immobile des Turcs contre la Syrie pour plonger le monde dans une crise aussi violente que celle de Suez. Prenant l'interviewer américain James Reston comme porte-parole, il a aussitôt fait siffler ses fusées et, soit par ses propres lèvres, soit par celles de son représentant à l'O.N.U. Gromyko, il n'a cessé de hausser le ton. Il y a quelque chose d'irréel et même de démentiel dans ces orages verbaux. La guerre mondiale, la guerre nucléaire, même s'il existait une réalité dans le conflit contre la Turquie et la Syrie, cela représente une démesure monstrueuse entre la cause et l'effet. S'il existe une chose certaine et reconnue, c'est que le peuple russe, que Krouchtchev gouverne sans prendre son avis, ne souhaite pas la guerre, redoute la guerre et serait aussi consterné qu'étonné d'avoir à la faire pour la Syrie. Le monde entier se demande à quoi M. "K" veut en venir.
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