Devant la porte nord de la citadelle s'étend une vaste esplanade "Taḥt al-Qalʿā = Sous la Citadelle" où se tient maintenant le marché aux chevaux (Sūq al-H̱ayl) indispensable à l'entretien d'une armée qui se compose uniquement de cavaliers. C'est aussi sur cette place que le gouverneur rassemble, deux fois la semaine, au cours de la parade qui précède son audience solennelle de justice, toute la garnison pour la passer en revue, inspecter les montures, les armes et les équipement, faire connaître les promotions et les décisions. Le Marché aux Chevaux devenu ainsi le centre de la vie militaire et le point de stationnement habituel des soldats, tous les corps de métier qui recherchent la clientèle de la troupe (marchands d'étoffe et d'habits, armuriers, fripiers et brocanteurs, gargotiers, cabaretiers, etc.) ou qui vivent de l'élevage du cheval (marchands de paille et d'orge, vanniers, fabricants de tamis et de bâts, selliers, etc.), délaissent peu à peu, par une tendance bien naturelle, les boutiques qu'ils occupaient jusque-là à l'intérieur de l'enceinte pour venir se grouper "sous la citadelle" en bordure de l'esplanade et le long des chemins qui donnent accès à la place. Celle-ci attire également le commerce en gros des légumes et des fruits, et un marché en plein vent s'y tient désormais chaque vendredi.
Jean Sauvaget. Esquisse d'une histoire de la ville de Damas. Revue des Études Islamiques, 1934, p. 464-465.
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