Damas tire de ses vergers une grande quantité de bois de construction (exclusivement du peuplier, que l'on cultive en pépinières jusqu'à ce que le tronc ait atteint une vingtaine de centimètres de diamètre). Par contre, la pierre à bâtir est d'une qualité médiocre: la montagne qui domine la ville ne fournit guère qu'un calcaire crayeux, sujet à s'écraser sous une charge un peu forte ou à se désagréger sous l'effet des intempéries.
Ces conditions géographiques particulières (presque unique en Syrie) font qu'à Damas on bâtit de préférence en bois. La maison de Damas est faite d'une armature de troncs de peupliers entre lesquels on empile des briques crues; un enduit de terre et de paille hachée recouvre le tout. Ce procédé de construction rudimentaire n'est pas nouveau: dès le XIe Siècle, des voyageurs orientaux s'étonnent de ce que Damas soit une ville "bâtie en boue" et certains indices laisseraient croire qu'il en était déjà de même au cours de l'antiquité.
La loi de l'économie de l'effort voulait que l'homme utilisât de préférence à Damas, les matériaux légers, faciles à travailler, peu coûteux, que la nature lui offrait: le milieu était donc peu favorable au développement d'une école architecturale vigoureuse, car la construction monumentale exige l'emploi de la pierre ou de la brique: le bois est trop périssable, en même temps que trop facile à travailler pour provoquer les efforts et les recherches qui sont à la base de tout perfectionnement technique.
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