Monday, July 5, 2021

Grande-mosquée de la Montagne

 


Très connue sous le nom de grande-mosquée des Ḥanbalites et sous celui d'al- Muẓaffarī. [Elle est située au penchant du Qāsīūn. Ibn Kaṯīr, suivi par alʾĀsadī, dit dans sa Chronique, sous I’année 598:  « En cette année] abū ʿUmar Muḥammad [ibn ʾĀḥmad] ibn Qudāmā , al-Maqdisī, se mit à bâtir la grande mosquée de la montagne]. La dépense fut faite par [un nommé le šayẖ] abū Dāūd Maḥāsin [al-Fāmī] jusqu'à ce que [la bâtisse parvint à Qudāmā et qu’] il eut dépensé tout son avoir. [al-malik] al-Muẓaffar Kukbūrī, fils de Zayn ad-dīn Kujuk et seigneur d'Erbil, [envoya alors une forte somme pour la terminer et] l'acheva. — Ce nom s’écrit avec un ḍamma sur chacun des deux kāf, que sépare un wāw [quiescent], puis un bāʾ à un seul point, surmonté d’un ḍamma et suivi d'un wāw quiescent; après ces deux lettres vient un rāʾ. — C’est un nom turc qui signifie en arabe « ours bleu» (dubb ʾāzraq). Ce prince était fils de ʿĀlī ibn Baktakīn ibn Kujuk, le turkomān. — Baktakīn (se vocalise) par un fatḥā sur la lettre à un seul point, un kāf quiescent, le kasrā du tāʾ à deux points dessus, un kāf, un sukūn sur la lettre ayant deux points par dessous et, après celle-ci, un nūn. - C'est aussi un nom turc. Kujuk est un terme persan; il signifie en arabe « petit », c'est-à-dire « de petite taille ». Ainsi s’exprime ibn Šuhbā dans ses Annales. 


Suivant ibn Šaddād, « le premier qui traça les contours de cette grande - mosquée fut le ḥajjī ʿĀlī al-Fāmī, (en la prenant) du quartier [maḥallā) de la mosquée des Roseaux, en dehors de bāb as-Salām. Puis Muẓaffar ad-Dīn Kukbūrī, seigneur d’Erbel, ayant appris que les Ḥanbalites de Damas avaient commencé d’élever une grande-mosquée au penchant du Qasyūn et qu’ils n’avaient pas les moyens d’accomplir leur oeuvre, leur envoya par un de ses chambellans, nommé Šujāʿ ad-Dīn al-ʾīrbilī, trois mille dinars ʾātābiki pour achever la construction. Avec ce qui resterait de cette somme, il devait être acheté un waqf qui lui serait affecté. Le premier qui y fut investi de la charge de ẖaṭīb fut le šayẖ Abu ʿUmar al-Maqdisī.

Je dis: « C’est celui que mentionne at-Tadjī dans son mawlid et celui qui le premier, d’après lui, lut le mawlid (la nativité du Prophète). (Le prince) prit soin de lui et de ceux qui avaient composé cette œuvre et distribua de riches présents aux lecteurs et aux auteurs. (Et-Tadjī) fait mention de bienfaits que l'esprit peut à peine concevoir. Que Dieu lui fasse miséricorde! 

Kukbūrī envoya aussi mille dinārs pour qu’on y amenât I’eau de Barzā. Mais al-malik al-Muʿaẓẓam ne laissa pas (faire les travaux), sous prétexte qu’il y avait sur le chemin (du canal projeté) de nombreux tombeaux de musulmans. [On creusa alors pour cette mosquée un puits dont l'eau était tirée par un mulet qui tournait. II lui constitua un waqf dans ce but.] Cela se passait I’année 498 (*). 

(*) 1201-1202 AD.



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