Ah! Je me souviens d'une de ces écoles primaires située, comme il convient à une aristocratique demeure, au fond d'une mystérieuse impasse!
Et les classes sont installées là, les bancs s'alignent où se creusaient des divans. Cartes géographiques et tableau noir recouvrent les cachettes où les sultanes celaient leurs robes d'amour et leurs onguents aphrodisiaques.
Mais les écoliers, appliqués et recueillis, ne lèvent pas les regards vers ces charmes surannés.
Oh non! Ils sont bien trop fiers d'apprendre à lire dans des livres à images européennes, d'écrire, dédaigneux du roseau, avec des plumes d'acier inflexibles sur des cahiers d'Occident. Ne savent-ils pas qu'il leur faut rattraper quatre siècles? Que l'avenir de la nouvelle Syrie repose sur leurs épaules, que le salut d'une patrie libérée dépend autant de leur instruction que de leur adaptation aux usages et aux vêtements modernes?
Ils leur donnent pourtant un air bien minable, bien dépaysé, en ce harem d'autrefois, ces costumes de la confection allemande qui a submergé le marché!
Beaucoup, à cause du froid, ont gardé leur pardessus et enveloppé leur ṭarbūš d'un vilain cache-nez tricoté. Et comme leurs pères ne différencient pas encore nos habits, ils ont souvent acheté à leurs garçons des jaquettes de fillettes et des manteaux de dames.....
Autrement, tout est parfait, une véritable école modèle et des élèves bien intelligents. Ils connaissent, ces enfants des jardins de Damas - ils sont presque tous fils de maraîchers - des choses qui me confondent: algèbre, alchimie, astronomie, sciences à eux empruntées, autrefois par l'Europe, et qu'ils se rapproprient selon des formules nouvelles.
Myriam Harry. Damas, jardin de l'Islam. J. Ferenczi & Fils 1948.
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