Friday, July 23, 2021

Sulṭan al-Aṭraš


La porte s'ouvrit et des parfums d'ambre et de musc précédèrent trois hommes superbes. L'un surtout, le premier et le plus jeune, éblouissait de corps et de visage. D'une taille élevée, d'une souplesse de roseau, on devinait en lui un centaure. Sa tête de guerrier à la moustache gauloise, aux yeux d'Adonis fardés, s'enveloppait d'une mousseline virginale, alors que son torse s'enserrait d'une sorte de justaucorps de soie bleu de roi, broché de grappes d'or, de cyprès d'argent, d'œillets tendrement roses, pris dans des entrelacs noirs, pour se terminer en bordure de pampres dionysiaques. En dessous une robe de satin rayé miel clair et miel foncé, et jeté sur le tout, négligemment traînante, une vaste cape de chevalier doublée d'astrakan et frangée de queues de zibeline. 


La garde endiamantée d'un poignard étincelait dans sa large ceinture cramoisie, et à son épaule pendait par une cordelette pourpre, un long sabre précieux qu'en s'asseyant, il posa en travers de ses genoux. 

- Quels sont ses Bédouins? chuchotai-je, éblouie, au délégué sioniste.

- Pas des Bédouins. Des princes druses. Le premier est Sulṭan al-Aṭraš.

- Il sont donc très riches?

- Quand trois nations convoitent votre alliance ou votre neutralité...



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