Comme aux époques antérieures, Damas adopte en bloc les méthodes de construction et de décoration étrangères: les revêtements de carreaux de faïence émaillé, très probablement fabriqués sur place d'après des cartons venus d'Anatolie, portants des motifs tantôt stylisés, tantôt naturalistes, y sont désormais employés dans l'ornementation des édifices avec une prédilection marquée. Certains procédés décoratifs de l'époque mamlūk - tels que la polychromie de l'appareil, les incrustations de stuc coloré, la mosaïques de marbres, la peinture sur bois - s'y maintiennent néanmoins, plus spécialement dans l'architecture privée qui échappe davantage que l'architecture religieuse à l'emprise gouvernementale.
Mais l'école architecturale de Stambūl - l'une des plus brillantes qu'ait connues le monde musulman - ne tarde pas à suivre dans sa décadence la puissance politique de l'empire ottoman. En Syrie, le dix-huitième siècle produit encore, sous l'impulsion de quelques pachas, des œuvres intéressantes et bien venues, à la vérité assez rares, mais on peut dire que dès cette date il n'est plus place dans l'art turc pour une œuvre témoignant d'un sentiment personnel: c'est la décadence complète et définitive. Bientôt le dix-neuvième siècle, en assurant la prépondérance des influences occidentales, donnera le coup de grâce aux disciplines traditionnelles: ce sera le triomphe du style "rococo", importé à Constantinople par les marbriers italiens, l'ère des constructions "classiques" aux ordres superposés, ornées de colonnes en ionique français, - productions médiocres tous égards.
No comments:
Post a Comment