Les poteaux et les murs de la maison portent des pièces de bois marquant la limite de la terrasse et souvent son milieu. Ces poutres soutiennent les solives, elles-mêmes servent d'appui aux planches, planchettes ou branchages faisant plafond. L'assemblage est des plus simples: ni tenons, ni mortaise, ni encadrement. Les pièces reposent les unes sur les autres sans être ajustées. Si, pour les charpentes des murs, on emploie des clous, dans les campagnes le poids des terres formant la terrasse proprement dite assure seul la stabilité de l'ensemble.
Sur la plate-forme de planches, on étend une couche de vingt à trente centimètres d'un mortier de terre, de la paille hachée et d'eau auquel on ajoute parfois du gravier. On procède ensuite au damage et au roulage. Quand le tout est bien sec, on pose une nouvelle couche de terre humide souvent mélangée avec de la pierre broyée. On lui donne de deux à quatre centimètres d'épaisseur. Ce revêtement est l'objet de soins minutieux: on s'assure de l'écoulement des eaux. On le dame et on le roule plus que la couche inférieure; on en fait une sorte de glaçage sur lequel les eaux de pluie passeront sans s'infiltrer.
Richard Lodoïs Thoumin. La maison syrienne dans la plaine hauranaise: le bassin du Baradā et sur les plateaux du Qalamūn. Paris, 1932. Librairie Ernest Leroux.
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