Thursday, January 27, 2022

Qaldūn al-Marāḥ

 


 La construction en pierres sèches de Qaldūn al-Marāḥ se présente sous un aspect tout différent de celle de Dayr al-ʿAšāyer. Il y a chez le constructeur un effort d'imagination. Peut-être, dans ce village turkmène, se souvient-on de traditions antérieures à la déportation. On bâtit à l'aide de pierres plates que l'on empile obliquement, un lit vers la droite, le lit suivant vers la gauche. De véritables effets décoratifs sont ainsi obtenus. Toutefois, on ne peut mener à bien tout le travail avec ces jeux de cartes déjetés les uns sur les autres: on consolide les angles à l'aide de grosses pierres équarries qui servent de point d'appui au reste de la construction. Le haut du mur se termine fréquemment par une rangée de petits blocs plus ou moins cubiques entre lesquels les rondins de la terrasse prennent appui. Des pierres plates les surmontent et, de leur poids, assurent la stabilité des assises supérieures. 


Ce mode de construction donne à Qaldūn un aspect très caractéristique que vient renforcer la disposition d'ensemble du village. Les habitations s'étagent sur une croupe proche de la crête qui sépare la plaine de Jayrūd du plateau de Nabk-Maʿlūla: sur les premières pentes se sont groupées toutes les étables de ce village qui ne vit que de ses troupeaux, tandis que les habitations se sont toutes construites sur la partie haute. 








Richard Thoumin. Géographie humaine de la Syrie Centrale. Tours, Arnault et Cie 1936.


Thoumin, Richard-Lodois (1897-1972) 

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