Je suis retourné à Damas où j'étais pendant la guerre de Ramaḍān. J'y air revu le capitaine israélien Yoram Sharar (escardon 69, matricule 97 771) que j'avais déjà rencontré en octobre dernier. Il venait alors d'être descendu au cours d'un raid sur Damas, particulièrement meurtrier pour la population civile. Il avait l'air abattu. Je l'ai trouvé en pleine forme dans le bureau de la Sécurité militaire où on l'avait amené. Nous avons pris ensemble le traditionnel café turc. Comme je luis demandais à quoi il passait ses heures de captivité, il m'a dit: "À faire des mathématiques parce que j'aime ça et à dessiner des portraits de ma femme." À l'entendre me la décrire avec ferveur, j'ai vite compris qu'elle était pour lui "avec ses beaux yeux noirs et son petit nez" la plus belle femme du monde. J'ai emprunté une feuille blanche "aux barbares" qui m'avaient permis de le rencontrer et je lui ai tendu un crayon. "Faites-moi un portrait de votre femme et écrivez en dessous pour elle quelques phrases. Elle verra "Paris-Match" à coup sûr. Ce sera pour elle et votre petit Armoum (deux ans) le plus beau des cadeaux de fin d'année."
Pierre Démeron. Paris Match 1287 (5 janvier 1974).
On a vu des israéliens à Damas
No comments:
Post a Comment