D'anciens nomades peuplent également les villages construits dans les marais. Aucun caractère pourtant ne permet de les rapprocher des localités mawāli الموالي. L'origine des agglomérations, l'habitat, l'activité économique y créent une population aussi différente des vieux sédentaires installés à Qalʿat al-Muḍīq قلعة المضيق et à Suqalibīya السقيلبيّة que des bédouins vivant à Ḥayālīn حيالين et à Jalama.
Bien qu'il soit difficile d'obtenir des précisions sur l'établissement des mawāli, les enquêtes répétées auprès des chefs arabes, des Ḥamaïotes, des familles fixées dans les nouveaux villages, ainsi qu'auprès des vieux sédentaires, permettent de dégager quelques traits que ces quatre sources d'information confirment directement ou indirectement. Les renseignements sont à la fois plus rares et moins contrôlables pour les populations des marais. Leurs rapports avec les citadins se limitent aux conversations avec l'adjudicataire des pêcheries de silures. Les relations avec quelque groupe nomade vivant hors du Ġāb semblent totalement absentes. Il faut s'en tenir aux indications recueillies en prenant le café chez un šayẖ ou en glissant en barque à travers les roseaux. Chez les vieux sédentaires, la tradition se montre avare de détails. Ce sujet de conversation ne plaît qu'à demi aux chrétiens et aux musulmans de Suqalibīya et de Qalʿat al-Muḍīq. D'ailleurs, la plupart des fellahs n'ont jamais visité les agglomérations perdues dans les marais; ils ne les connaissent que pour les apercevoir du haut de leurs terrasses.
Richard Lodoïs Thoumin. Le Ghab. Revue de Géographie Alpine 1936 pp. 467- 538
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