Des murs en terre et une couverture de roseaux caractérisent les habitations des villages lacustres. Les fondations se réduisent à un fossé large de 60 à 76 centimètres et profond de 10 à 20 centimètres. Il reçoit un lit de cailloux et de pierrailles ou la première assise de briques: larges tablettes de limon séchées au soleil, analogues aux briques dont se servent les fellahs de Jayrūd جيرود et de Qarīyatayn القريتين. Les murs s'élèvent à 1 mètre 60 ou 2 mètres au-dessus du sol. Un torchis les recouvre uniformément. Ils n'ont pour toute ouverture qu'une porte face au Sud. Le plan de la maison dessine un ovale régulier long de 10 à 15 et même à 25 mètres, large de 4 à 6 mètres. Des poteaux hauts de 3 mètres à 3 mètres 50 jalonnent le grand axe orienté Est-Ouest. Ils portent les rondins sur lesquels s'appuient les rampants de la toiture.
La distribution du logement rappelle des coutumes observées dans les villages mawāli الموالي: d'un côté la famille, les animaux de l'autre. Toutefois on trouve ici un aménagement que l'on n'ose qualifier de confortable, mais qui, cependant, dénote un effort vers un certain bien-être. Le long de l'étable où les buffles séjournent l'hiver, les Jammāsa جمّاسة entassent une réserve de roseaux: elle servira soit à réparer la toiture, soit à confectionner des nattes. Au milieu de l'habitation, une murette sur laquelle s'adosse une mangeoire limite l'espace réservé aux bestiaux. Les femmes bâtissent un four à pain face à l'entrée, afin que la fumée puisse s'échapper. Dans le logement familial, outre les silos pour le burġul البرغل et les légumes secs, fréquemment une réserve de blé se blottit à l'extrémité arrondie de la salle. Enfin, une pile de matelas rappelle les usages des vieux sédentaires.
Richard Lodoïs Thoumin. Le Ghab. Revue de Géographie Alpine 1936 pp. 467- 538
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