Tuesday, April 19, 2022

Les villages Mawāli

 


 Les villages disséminés sur les pentes qui encadrent le golfe de Jalama الجلمة contrastent avec les agglomérations qui bordent le Ġāb. On s'efforcerait en vain à découvrir les avantages de leur site ou à trouver un souci de défense dans leur tracé. Des bédouins renonçant à regret à la vie pastorale les habitent.

La maison s'y réduit à une salle rectangulaire. Ne sachant construire des murs, ces nouveaux sédentaires enfoncent leur demeure dans le sol. Elle rappelle les trous que l'on rencontre dans la vallée de l'Euphrate الفرات et que des bédouins occupent quelques mois par an, quand ils cessent de nomadiser en bordure du fleuve. Ceux-ci se contentent de faire reposer des rondins sur les bords de la cavité et de les couvrir avec des roseaux et de la terre. Quand un piquet central relève la toiture en rampants, le haut de la couverture ne dépasse jamais d'un mètre le niveau de la plaine.

Vers Jalama, l'indigène construit suivant le même principe; il y apporte cependant un début d'amélioration. Alors que certains semi-nomades de l'Euphrate se contentent d'une case longue de quatre à six mètres, les cultivateurs de Tell Meleḥ تلّ ملح, de Ḥayālīn حيالين, possèdent des logements longs de dix à quinze mètres et larges de deux à trois mètres. Si les murs sur les grands côtés font entièrement défaut, du moins des pierres amoncelées sur les petites faces élèvent des pignons qui portent l'extrémité des poutrelles soutenant la toiture. Ces poutrelles, à l'intérieur de l'habitation, prennent appui sur des piquets munis d'étroits chapeaux. Des roseaux séchés et de la terre forment la couverture: ce revêtement descend jusqu'au sol.





Richard Lodoïs Thoumin. Le Ghab. Revue de Géographie Alpine 1936 pp. 467- 538

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