Mḥarda محردة, à la bordure du plateau qui limite la face méridionale du Ġāb, se construisit en pierres. La plupart des demeures possèdent des arcs et des voûtes témoignant d'une belle technique. Au vrai, ces constructions sont anciennes. Les maçons se donnent de moins en moins la peine d'exécuter ces travaux. Ils se contentent d'un solivage dans les maisons neuves. Faute de longues et fortes pièces de bois, le propriétaire fait venir de Hama la poutre maîtresse - celle que l'indigène nomme "le pont", "al jisr" الجسر - qui coupe le plafond en deux rectangles égaux et soutient en leur milieu les solives qui lui sont perpendiculaires.
Mḥarda possède de nombreux sous-sols. Tantôt les salles sont simplement creusées dans le calcaire, tantôt elles sont couvertes en voûtes d'arête sur plan carré qui se suivent au nombre de deux ou trois pour réaliser de vastes nefs. Parfois un couloir, boyau de 15 à 20 mètres, conduit à d'autres locaux plus profondément creusés. Ceux-ci, dépourvus d'éclairage et mal aérés, emmagasinent les réserves de bois et de broussailles séchés pour les feux d'hiver, tandis que les salles voûtées servent fréquemment d'étable ou d'écurie.
Ces sous-sols subsistent alors que les habitations qui s'élevaient au-dessus d'eux ont été détruites. On se promène dans le village et l'on rencontre un mamelonnement haut de 30 à 60 centimètres: ces terres recouvrent des salles voûtées. Quelquefois rien n'indique à l'oeil la présence de ces sous-structures, mais on voit tout à coup un cheval sortir de terre par l'escalier d'une sape.
Richard Lodoïs Thoumin. Le Ghab. Revue de Géographie Alpine 1936 pp. 467- 538
Villages de vieux sédentaires: contexte historique
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