Monday, April 4, 2022

Le Ġāb: Climat et possibilités économiques

 


 La diversité de ce milieu physique commande des activités économiques non seulement variées, mais souvent opposées. Les flancs de jabal al-Zāwīya جبل الزاوية  repoussent l'homme, et le versant des ʾAnṣārīya جبل الأنصاريّة ne permet qu'une économie si restreinte et de rendement si médiocre que les montagnards abandonnent leurs hameaux pour descendre dans la plaine dès que les circonstances le permettent. Au contraire, les pentes qui conduisent du Ġāb au plateau de Ḥama offrent de meilleures possibilités d'existence. L'orge et le blé y donnent de belles récoltes si quelques pluies de printemps les favorisent, et la vigne réussit entre la dépression de l'Oronte العاصي et la vallée du Sarout الساروت.

Les basses terres accusent La même diversité. Dans les plaines alluviales, des moissons couvrent en juin les zones restées hors de l'inondation ou que les eaux découvrent rapidement. Ailleurs, des pâturages, encore verts en juillet, s'offrent aux moutons. La région des marécages fait contraste. La culture s'y réduit à des potagers aménagés sur des bourrelets, d'alluvions, et l'indigène n'y pratique que l'élevage du buffle. Mais les eaux procurent d'autres ressources: celles de la pêche.

Le développement des possibilités économiques de cette plaine marécageuse exigerait donc que le cours de l'Oronte soit en partie rectifié et qu'un système de drainage épuise l'excès d'humidité de certaines terres, et pourtant il ne serait pas moins nécessaire de créer un réseau d'irrigation en raison des sécheresses d'été.

Le climat autant que le sol commandent, en effet, les ressources que l'homme tire de la terre. Bien que le Ġāb soit à moins de cinquante kilomètres de la mer, il n'est pas soumis aux influences maritimes: le massif des ʾAnṣārīya  dresse un écran qui s'oppose à la propagation vers l'Est des nuées qui s'élèvent le long du littoral. Sans doute les excès désertiques ne caractérisent-ils pas le climat de ce vaste effondrement, mais celui-ci ne connaît pas davantage les températures ni les pluies qui apparentent les ʾAnṣārīya aux autres montagnes du bassin de la Méditerranée orientale.

On ne saurait avancer des chiffres. Toutefois, à titre d'indication, il semble que l'on soit proche de la réalité en estimant à 17° la moyenne des températures, avec, chaque année, des maxima supérieurs à 40° ; à 500 mm. la moyenne des précipitations, avec maximum en février et sécheresse absolue en juin, juillet, août et septembre.

Inondation d'hiver, sécheresse d'été imposent à l'homme une vie souvent précaire, s'il ne peut unir aux ressources du Ġāb celles que lui consentent les hautes terres proches ďe la dépression.

Vouloir échapper à ces impératifs obligerait à des travaux que, seuls, les pouvoirs publics seraient susceptibles d'entreprendre et de mener à bien. La Puissance mandataire a mis à l'étude un plan destiné à rénover la vie économique du Ġāb, mais cette œuvre de grande ampleur est encore à l'état de projet.






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