Friday, June 9, 2023

Commission King-Crane

 


 La Commission envoyée par la Conférence de Paris, d'internationale qu'elle devait être au début, ne comprend plus que des Américains à son débarquement à Beyrouth; Anglais et Français s'étant récusés pour des motifs divers. Elle n'a d'ailleurs qu'une mission de renseignement, la décision restant du ressort de la Conférence de la Paix (*).


Son arrivée en Syrie est marquée par une recrudescence de la campagne anti-française, où l'amour-propre de nos représentants, civils et militaires, est mis à rude épreuve,  comme l'emprisonnement du cheik des bédouins Anézés عنزة, Moudjhem مجحم bey, coupable d'avoir demandé la protection de la France, et l'exil au Caire de notre ami Saïd, lui aussi, d'avoir opté pour le mandat français. 

Aussitôt connus à Paris, ces incidents soulèvent les protestations de la presse et, pour en finir, la Conférence de la Paix décide que les troupes britanniques seront relevées, à partir du premier novembre 1919, dans la zone attribuée à la France et qu'elles évacueront, à la même date, les régions Damas, Alep, Homs et Hama, où les autorités chérifiennes assureront la sécurité et l'administration sous le contrôle français. 




(*) Lammens décrirait le résultat de l'enquête de la commission comme suit:
Partout où les populations eurent la liberté de s'exprimer — à savoir hors des districts chérifiens — la majorité se prononça en faveur de la France contre l'union avec le Hijâz, laquelle « soumettrait une province riche et civilisée à un royaume pauvre, inorganisé et peuplé de tribus nomades »  .





Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937. 

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