Le général Gouraud, nommé haut commissaire de la République et commandant en chef de l'armée du Levant, débarque à Beyrouth, le 21 novembre 1919, et prend en main la direction politique et administrative des pays évacués par les Anglais.
L'émir Faïçal, retourné en France pour essayer une fois de plus d'obtenir l'indépendance de la zone arabe, n'y a pas beaucoup de succès; les Britanniques lui conseillent très sagement de s'entendre avec le gouvernement français. L'émir reprend le bateau, débarque à Beyrouth, le 14 janvier 1920, et promet au général Gouraud de faire cesser l'agitation anti-française en Syrie musulmane.
Cependant, le retour de l'émir à Damas ne change en rien la situation; les actes d'hostilités contre nous se font plus nombreux, et cela, au moment où nous sommes absorbés par la relève des troupes britanniques, avec des effectifs si réduits, que nous ne pouvons même pas mettre un bataillon là où ils ont un régiment.
A cette époque, notre position au Levant est des plus délicates et même inquiétante; à l'est, comme nous venons de le voir, les Chérifiens, loin d'écouter les conseils que les Britanniques de Londres ont donnés à leur émir, semblent au contraIre s'organiser et s'armer pour nous interdire, au besoin par la force, tout contrôle chez eux, mission cependant incluse dans le mandat à nous confié. Au nord, Mustapha Kemal Pacha, conscient de nos difficultés, réveille le patriotisme de son peuple, met sur pied des divisions régulières, organise des bandes armées avec les villageois et projette de nous faire évacuer les territoires turcs où nous avons des troupes.
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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