Al-Ḥākim bi ʾAmr Illāh, Musée islamique du Caire |
Le Druze, élevé dans le mensonge, ne recule ni devant le vol, ni même devant l'assassinat, s'il est sûr de ne pas être vu lorsqu'il commet le larcin ou le crime. Tout est là, en effet, pour le Druze: ne pas être vu quand il se livre à une mauvaise action; sa conscience est alors parfaitement tranquille!
Le peuple n'en possède pas moins des qualités qui, par certains côtés, le rendent sympathique.
En pays druze, l'hospitalité a un caractère sacré; notable ou simple paysan reçoit chez lui son plus mortel ennemi, si celui-ci vient lui demander nourriture et gîte. Ce serait une atteinte à l'honneur du chef de famille, que de pénétrer dans sa maison pour y arrêter un malfaiteur et même un criminel.
Dans les foyers, les vieillards sont respectés et personne ne s'aviserait de leur parler irrévérencieusement.
Dans les foyers, les vieillards sont respectés et personne ne s'aviserait de leur parler irrévérencieusement.
La femme druze est plus considerée que chez les musulmans; elle occupe une place prépondérante dans la maison, surtout si elle a des enfants. Elle n'est pas voilée, mais elle s'enveloppe la tête et les cheveux avec un ample voile blanc qui retombe dans le dos et qu'elle élève contre la figure lorrsqu'elle rencontre un homme.
Le druze est un guerrier né; cavalier solide, il monte à cheval et s'arme d'un fusil dès l'enfance. Remarquable tireur et marcheur infatigable, nul mieux que lui ne sait se cacher dans les rochers, dans les buissons et utiliser le terrain pour surprendre l'adversaire et lui porter le coup fatal.
Son courage est splendide, c'est une qualité commune à tous les Druzes; leur croyance à la métempsychose, qui les fait revivre dans une situation meilleure lorsqu'ils meurent pour la patrie, leur donne le mépris de la mort. Bien souvent au cours des combats que nous avons livrés au Jabal en 1926, les Druzes ont fait notre admiration, lorsque, crânement, ils marchaient sur nos mitrailleuses en action, l'ordre leur en ayant donné par les cheikhs qui les conduisaient.
Peuple fier, vigoureux, courageux, hospitalier, travailleur, économe, capable de dévouement, mais malheureusement porté vers l'intrigue, pour les chefs du moins, ce qui commande une certaine réserve dans les relations officielles que l'on peut avoir avec eux.
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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