L'exercice de notre mandat en Syrie s'est trouvé, dès le début, en face de difficultés sans nombre, suscitées par les Chérifiens, auxquels on avait donné l'espoir qu'ils pourraient régner, en toute indépendance, dans la zone arabe conquise sur les Ottomans. Ces difficultés ont été surmontées grâce à la vaillance de nos troupes et à l'énergie persévérante de nos représentants civils et militaires. Le Haut Commissariat de la République française, chargé de guider et de conseiller les autorités syriennes, a dû résoudre parfois des problèmes bien délicats, afin de donner satisfaction aux populations syriennes, si diverses de races et de mœurs.
Il a fallu tenir compte de leurs légitimes aspirations: le Liban a voulu son autonomie; les Alaouites ont demandé l'administration directe de la France; la région turque d'Alexandrette a réclamé un régime à part; cette d'Alep, comprenant des Turcs et des Arabes, a refusé, au moins au début, de fusionner administrativement avec la région de Damas, exclusivement arabe; les Druzes, d'une autre race, n'ont pas accepté la tutelle des Damascains et il a fallu agir avec prudence dans les territoires de l'Euphrate et de la Jazīra, peuplés de bédouins nomades, jaloux de leur indépendance et de leurs coutumes séculaires.
Nombre de questions épineuses ont dû être examinées de près et les solutions mises debout par nos services n'ont pas toujours été adoptées passivement par les populations.
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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