Le peintre a représenté huit des prêtres de Ba'al groupés par quatre des deux côtés de l'autel. Vêtus en costume grec, ils étendent la main droite tandis que l'himation est enroulé sur leur bras gauche; c'est le modèle stéréotypé dont l'artiste du troisième registre a tant abusé. Ces personnages, le visage de face, ont l'air de poser pour une photographie. Les vêtements sont alternativement blancs, comme ceux des prophètes, et roses comme ceux des chefs populaires. Cette dernière couleur rappelle sans doute la pourpre rouge.
L'autel monumental construit en pierre supporte le taureau orné de guirlandes, prêt pour le sacrifice. Le modèle est emprunté à l'art classique. Une niche rectangulaire est aménagée dans l'autel. On y voit Ḥîêl debout de face. Il paraît courir, apparemment pour échapper au serpent aux replis tortueux, qui vient de la droite. Ḥîêl est vêtu en costume perse rose (pourpre sans doute); il tient dans ses mains, sur le côté, un objet ovale qui est probablement un brasero.
On est frappé de la froideur de cette composition symétrique. Les prêtres de Ba'al ont une immobilité qui contraste singulièrement avec le mouvement et le pittoresque du récit biblique. Le peintre n'a recherché l'effet que dans la noblesse et la sévérité des attitudes, dans leur immobilité même. Par là il touche à la fois à l'ancien art païen de Doura et en même temps à l'art byzantin près d'éclore.
Comte du Mesnil du Buisson. Les Peintures de la Synagogue de Doura-Europos, 245-246 après J.-C., Roma, Pontificio Istituto Biblico. Piazza della Pilotta, 35. 1939.
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