La mort de Joab

 

  Cette frise qui occupe toute l'extrémité du mur du nord, fait suite à celle de la vision des ossements ranimés, sans bande de séparation. C'est là sans doute une négligence de l'artiste. 

On y peut reconnaître l'illustration du premier Livre des Rois (II, 28-34). Joab (Yô'âb), conseiller de David et chef de son armée dans sa lutte contre Absalom, avait embrassé le parti d'Adonias ('Adôniyâh) contre Salomon, son frère (I Rois, I, 7-19);  lorsque celui-ci eut triomphé, il saisit la première occasion pour s'en défaire, ainsi que de Joab. Il se conformait du reste en cela à une des dernières recommandations de David mourant:

Et de plus, tu sais toi-même ce que m’a fait Joab, fils de Cerouya, ce qu’il a fait aux deux chefs des armées d’Israël, Abner, fils de Ner, et Amasa, fils de Jéther : il les a tués ; il a, en temps de paix, versé le sang de la guerre, et mis le sang de la guerre sur le ceinturon de ses reins et les sandales de ses pieds.
Tu agiras selon ta sagesse et tu ne laisseras pas ses cheveux blancs descendre en paix au séjour des morts (I, Rois, II, 5-6). 

Dès que Joab sut que Salomon avait fait mettre à mort Adonias, il se réfugia "dans la tente du Seigneur et empoigna les cornes de l’autel" (II, 28). 

On vint prévenir Salomon, qui envoya alors Benajâ (Benâyâhoû), fils de Yehôyâdâ', en lui disant "Va ! Frappe-le!". Benajâ se rendit au Tabernacle de Yahvé et dit à Joab: "Ainsi parle le roi: sors d’ici!". Joab répondit: "Non ! C’est ici que je mourrai!". Benajâ rapporta la chose au roi.... qui répondit: "Fais donc comme il a dit! Frappe-le à mort et enterre-le! Tu détourneras ainsi de moi et de la maison de mon père le sang innocent qu’a répandu Joab!" (II, 28-31). 

Benajâ retourna donc; il frappa Joab et le mit à mort (II, 34). La comparaison avec I Rois, I, 50-51, permet de penser qu'il le tua avec son épée.

Comte du Mesnil du Buisson. Les Peintures de la Synagogue de Doura-Europos, 245-246 après J.-C., Roma, Pontificio Istituto Biblico. Piazza della Pilotta, 35.  1939.