Wednesday, January 4, 2023

Ézéchiel de l'emprisonnement à la prêtrise

 


 Le costume du prophète, dans les quatre premières scènes, est perse. Le peintre a voulu marquer sans doute qu' Ézéchiel est un captif des perses: 


La trentième année, le cinquième jour du quatrième mois, comme j'étais parmi les captifs du fleuve du Kebar, les cieux s'ouvrirent, et j'eus des visions divines (I, 1)
.... c'est là que la main de l'Éternel fut sur lui (I, 2). 

Dans les deux derniers tableaux qui, en va le voir, se réfèrent plus directement à la résurrection universelle et forment comme le sommet de la prophétie, le peintre a estimé sans doute que le caractère de prêtre (Kôhên) donné à Ézéchiel au chapitre I, 3, l'emportait sur celui de captif. Il lui a donc donné la robe blanche à bandes et clavi bleus, que portent les prophètes dans les autres tableaux. Ce changement de costume n'est pas très étonnant puisque dans la frise d'Élie ressuscitant le fils de la veuve (numéro 27), le même artiste a figuré la mère deux fois avec des costumes différents. Comme dans ce tableau, les vêtements d'Ézéchiel peuvent indiquer aussi que la situation s'est transformée. Au début de la prophétie tout est bouleversé, la terre d'Israël est souillée (XXXVI, 17-18): les prophètes de Yahvé sont vêtus en prisonniers perses. A la fin, Israël est purifié, ses villes sont surpeuplées (25; 33-36): les prophètes ont repris la robe blanche, symbole de pureté, celle que porte aussi la troupe des ressuscités. 

Cette progression du merveilleux, qu'on relève dans la prophétie, est encore accentuée par le changement dans la couleur du fond; beige clair au début, il devient rouge sang à partir du milieu de la frise et jusqu'à la fin. Ce changement de couleur, qui coupe une scène, était en même temps destiné à établir une symétrie décorative entre le début de la frise sur fond beige et le tablau de La mort de Joab (numéro 21) qui se détache sur un fond semblable à l'extrémité opposée du registre. 

Notons que, dans cette frise, la répétition de la main de Dieu aide à séparer des scènes qu'on pourrait facilement confondre. Cette main indique probablement que Yahvé parle, bien que ce ne soit pas toujours le cas dans la synagogue, notamment dans le tableau numéro 27, Élie ressuscitant le fils de la veuve

On doit remarquer encore que l'artiste ne s'est pas conformé aux détails donnés par le texte relativement aux ossements desséchés "complètement secs" (XXXVII, 2): il a préféré nous présenter des membres traités avec art et liberté. La lettre du texte n'est rappelée que par quelques os figurés au pied de la colline dans la troisième scène.





No comments:

Post a Comment