En 1317, Tankiz fit construire à l'ouest de la citadelle, au lieu dit "l'enclos du summāq", une mosquée dont la façade bicolore était pourvue de deux portails à muqarnaṣ. Ces derniers, dûment restaurés pendant le mandat français sont, avec le minaret, également restauré à la même époque, les seules parties anciennes de l'édifice. Le minaret est caractéristique du style mamlūk: base carrée, fût octogonal, niches à arc-de-tête polygonal, colonnettes engagées, torsadées ou cannelées, bandeaux épigraphiques, balconnets alvéolés, galerie sur encorbellement à muqarnaṣ, garde-corps ajouré, baies géminées, disques de faïence bleue turquoise qui apparaissent ici pour la première fois à Damas. Cette mosquée fut considérée comme un ds plus beaux édifices de Damas: "C'est l'art architectural poussée aux dernières limites, écrit l'historien damascain ʾAbū al-Baqāʾ. La bâtisse est percée de vingt fenêtres disposées sur une ligne égale et qui dominent les rivières, la prairie du Maydān et ce qu'il renferme. Au milieu de sa cour passe le nahr Bāniās, avec l'eau duquel les fidèles font leurs ablutions et où existent deux norias qui s'emplissent et se vident dans deux auges pleines de toutes sortes d'arbres, de plantes odoriférantes et de fleurs". Accotée au portail est, s'éleve la turbā où fut enterré le corps de Tankiz après qu'il fut ramené d'Alexandrie en 1344. À quelques détails près, en particulier des proportions différentes, l'édifice reste conforme aux modèles ayyūbides: une coupole en bulbe, deux tambours polygonaux, une salle carrée. Une fine marqueterie de marbres colorés à entrelacs géométriques et motifs étoilés tapissait la base du tombeau tandis que la voûte du miḥrāb arrondi entre les deux fenêtres du mur sud était revêtu de mosaïques de pâtes de verre à fond d'or.
No comments:
Post a Comment