De tous les petits-enfants d'ʿAbd al-Qādir, l'émir Saʿīd est celui qui lui ressemble le plus.
D'un visage ouvert et avenant, d'une noblesse d'attitudes mêlée à beaucoup de simplicité, d'une tolérance - malgré sa grande piété islamique - et d'une générosité quasi légendaire, l'émir Saʿīd joint à ses qualités héréditaires une éducation presque occidentale, un goût pour notre progrès, et une prodigieuse activité qu'il use sur les routes de la Syrie et de la Palestine, conduisant lui-même sa soixante chevaux pourpre, armoriée de mains de fatma d'argent. Accompagné d'un chauffeur circassien en costume bleu ciel, d'un goumier algérien armé jusqu'au dents et de son secrétaire, un prince-poète libanais, l'émir Saʿīd chasse la gazelle à Palmyre, l'autruche en Trans-Jordanie, passe en deux heures Anti-Liban et Liban pour assister à Beyrouth à une soirée officielle, court au Ḥaurān participer aux fouilles nabathéennes ou encore en ses terres du Jaulān, où fut trouvée une stèle de Ramsès II, roule ves Tyr respirer les orangers en fleur, inspecte en Galilée, - voisinant paisiblement avec les nouvelles colonies sionistes - les vastes domaines concédés par le sultan ʿAbd al-Ḥamīd à son grand-père pour l'établissement de milliers d'algériens qui l'avaient suivi dans son exil.
Myriam Harry. Damas, jardin de l'Islam. J. Ferenczi & Fils 1948.
Noël islamique sous le Mandat Français
La Maison al-Jazāʾirī arbore les couleurs françaises
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