9 juillet 1860.
Ah! les algériens d'ʿAbd al-Qādir! Qui ne connaît pas leur réputation de bravoure? Qui n'a entendu parler de leur intervention salutaire, lors des massacres de Damas, lors de cette Saint-Barthélemy musulmane, où de minaret en minaret, on appelait à l'égorgement des chrétiens?
Oui, on sait, n'est-ce pas? Comment en ces jours effroyables, l'illustre émir, commandant ses braves, arracha à l'outrage et à la mort plus de six mille victimes et les garda plusieurs jours sous sa protection, au vieux quartier de l'ʿAmārā.
Puis, quand la tranquilité fut revenue avec le châtiment, presque aussi sanglant que le crime; quand les chrétiens purent retourner chez eux, en voyant dans toutes les rues, pendus à tous les piliers, à tous les crochets de boucher, les bourreaux presque aussi nombreux que le furent les égorgés; alors, dis-je, le grand chef, quittant sa demeure, affublé de vêtements de deuil, les pied nus et la tête couverte de cendre, alla, - maintenant qu'il avait accompli son devoir d'homme, - s'enfermer dans une cellule de la mosquée des ʾUmayyādes, pour mettre en règle sa conscience de musulman auprès d'Allah.
Myriam Harry. Damas, jardin de l'Islam. J. Ferenczi & Fils 1948.
Noël islamique sous le Mandat Français
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