La Dame de Damas, d'une beauté paradisiaque, était aussi dévote, dit-on, que la grande théologienne, votre Dame Marie, et aussi savante que plusieurs ʿulamāʾ. Elle récitait le Coran par cœur, mais connaissait également l'astronomie, les mathématiques et la calligraphie qui a toujours joué un si grand rôle dans ces pays d'Orient.
Derrière un rideau tendu, elle tenait des assemblées avec les hommes illustres que Saladin appelait à sa cour de tous les collèges depuis Cordoue jusqu'à Samarqand. De sa propre bourse, elle a fondé un collège et elle a fait construire ce māristān, réservé aux blessés de la guerre sainte contre les croisés, avec le prix de deux diamants qui ornaient ses oreilles et dont chacun pesait plus de deux cents carats, provenant du fabuleux trésor du calife hérétique du Caire.
Quand Saladin partait combattre les Francs, c'est elle qui gouvernait Damas. Il lui arrivait aussi d'endosser une cotte de mailles, de sauter sur un cheval, et en véritable cavalière Kurde, d'accompagner son frère à la bataille...
Au retour de ces expéditions guerrières, elle cheminait dévotement à la Mecque et au tombeau de notre Prophète. Je vous ai déjà conté comment, elle, ses drapeaux sacrés, ses riches offrandes et toute la caravane des pèlerins furent captés par Renaud de Châtillon qui emprisonna la sœur de Saladin dans son inexpugnable castel de Karak. Elle fut rachetée son pesant d'or par le sultan, et vous savez quelle vengeance il tira après la bataille de Ḥiṭṭīn, de renaud.
Myriam Harry. Damas, jardin de l'Islam. J. Ferenczi & Fils 1948.
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