Wednesday, August 4, 2021

Muḥammad Kurd ʿAlī

 


- ʾAsʿad Pāšā, qui fut émir du Ḥajj, gouverneur et mécène de la Syrie, il y a trois siècles.


Tawfīq Ṭāriq Bey, étant très populaire ici, de riches marchands nous invitent à prendre place sur une des estrades. Au reste nous sommes rejoints par Muḥammad Kurd ʿAlī, le président de l'Académie arabe et l'éminent historien de la Syrie. 

Cela va, le négoce, cette année. Cela va toujours quand un pays change de gouvernement, quand les peuples des frontières ne s'entendent pas et qu'il faut, en prévision de la paix, entretenir une armée sur pied de guerre. 

- Oui, cela va, répète en souriant Monsieur Kurd ʿAlī. Puis, s'adressant à nous, en français:

- Ces messieurs ne seront contents que lorsqu'ils auront atteint les chiffres d'affaires du temps des califes ʾUmayyādes. Vous savez, n'est-ce pas? de quel éclat brilla sous eux la Syrie? On pourrait dire que, non Byzance, mais Damas était la capitale du monde, non seulement par l'opulence de ses marchands et la magnificence de sa mosquée, mais par ses écoles, ses bibliothèques et ses admirables arts décoratifs....

Et vous savez, également, quelle résistance Damas opposa, sous Saladin, aux Croisés. Ils ne parvinrent jamais à pénétrer ici, mais ils ont exaspéré le sentiment fanatique et la haine du Franjī   - on ne disait pas Rūmī car un Rūmī  était un Anatolien- oui, la haine du Franjī, qui, jusqu'aux Croisades ne se manifestait pas, mais vit, depuis, consciente ou inconsciente dans le cœur des musulmans de Syrie et n'est pas étrangère aux soubresauts récents.



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