La partie inférieure du tableau numéro 10 est occupée par deux représentations de Jacob bénissant. Celle de droite est inspirée par ce passage de la Genèse (XLVIII, 1-2):
On vint dire à Joseph: Voici, ton père est malade. Et il prit avec lui ses deux fils, Manassé et Éphraïm.
On avertit Jacob, et on lui dit: Voici ton fils Joseph qui vient vers toi. Et Israël rassembla ses forces, et s'assit sur son lit.
Il aperçut les fils de Joseph et dit: Fais-les, je te prie, approcher de moi, pour que je les bénisse.
Les yeux d'Israël étaient appesantis par la vieillesse; il ne pouvait plus voir. Joseph les fit approcher de lui; et Israël leur donna un baiser, et les embrassa. (Genèse (XLVIII, 9-10).
Jacob est représenté assis sur un lit aux pieds ronds fortement moulurés, s'accoudant sur des coussins. Le matelas reposant sur des sangles est vert. Un escabeau est placé sous le lit. A droite Joseph, de face, montre de ses mains ses fils placés à sa droite. Il est vêtu du costume perse. les deux enfants aussi de face, tournant donc le dos à Jacob, portent un chiton, joints aux culottes et aux bottes perses.
La scène de gauche illustre le chapitre XLIX:
Jacob appela ses fils et, les ayant rassemblés, fit savoir à chacun ce qui lui arriverait "dans la suite des temps". Après la longue prophétie concernant les douzes tribus, le texte ajoute:
Et c'est là ce que leur dit leur père, en les bénissant. Il les bénit, chacun selon sa bénédiction.
Lorsque Jacob eut achevé de donner ses ordres à ses fils, il retira ses pieds dans le lit, il expira.
Jacob appela ses fils et, les ayant rassemblés, fit savoir à chacun ce qui lui arriverait "dans la suite des temps". Après la longue prophétie concernant les douzes tribus, le texte ajoute:
Et c'est là ce que leur dit leur père, en les bénissant. Il les bénit, chacun selon sa bénédiction.
Lorsque Jacob eut achevé de donner ses ordres à ses fils, il retira ses pieds dans le lit, il expira.
Le peintre a représenté Jacob sur son lit, accoudé sur des coussins, comme dans la scène précédente. Le lit et l'escabeau sont aussi semblables. Les douze fils sont serrés en arrière en deux groupes de six. A en juger par celui qui est le plus proche du chevet du lit, ils sont vêtus du costume perse.
Entre les deux lits s'élève la vigne dont nous avons parlé. Ce n'est sans doute pas par hasard que les deux figures de Jacob sont étendues au pied de cette vigne symbolique, comme si elle en sortait. Il faut y voir une allusion au chapitre XXVII d'Isaïe:
En ce jour-là, chantez un cantique sur la vigne.
Moi l'Éternel, j'en suis le gardien, Je l'arrose à chaque instant.
Dans les temps à venir, Jacob prendra racine, Israël poussera des fleurs et des rejetons, et il remplira le monde de ses fruits.
Jacob et Israël étant deux noms du même personnage (Genèse XXXII, 28), ce verset pourrait être rendu par deux figures de Jacob.
Les deux scènes peintes ici sont une allusion, très certainement, aux bénédictions qui se donnent dans les synagogues les jours de fête et qui constituent une des pratiques liturgiques les plus caractéristiques. Les bénédictions de Jacob pouvaient être considérées comme la justification en même temps que le prototype de cette pratique.
Comte du Mesnil du Buisson. Les Peintures de la Synagogue de Doura-Europos, 245-246 après J.-C., Roma, Pontificio Istituto Biblico. Piazza della Pilotta, 35. 1939.
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