En ce qui concerne la question capitale de l'alimentation en eau, nous sommes renseignés d'une manière précise, grâce à un passage le la Bible (histoire de Naʿmān le lépreux; II Rois, V) où sont mentionnés "les deux fleuves de Damas, Abana et Parpar".
L'Abana semble devoir être identifié avec le nahr Bāniās, une des canalisations qui fournissent encore aujourd'hui l'eau courante à une partie de la vieille ville: la forme ancienne de son nom arabe (Bānās) correspondrait en effet à une transcription grecque (Abanas) de la dénomination biblique; d'autre part, de toutes les dérivations du fleuve c'est à la fois la plus courte et la plus facile à établir, ce qui constitue une forte présomption en faveur de son ancienneté; enfin, indice digne de considération, c'est elle qui alimente en eau le temple de la ville antique.
Le Parpar, lui, ne serait autre que le fleuve lui-même, auquel ce nom - qui évoque l'idée d'un mouvement vif et sautillant, comme celui des ailes d'un oiseau ou le vol d'un papillon - aurait été appliqué en raison de l'impétuosité de son cours.
Sans doute aussi la dérivation à laquelle est restée attachée la dénomination araméenne de nahr Tōra ("le taureau") se développait-elle déjà au flanc de la montagne: il n'en est pas, en effet, qui ait une importance aussi grande dans l'économie agricole de l'oasis (elle détourne 14/24 du flot et irrigue plus de 600 hectares).
Jean Sauvaget. Esquisse d'une histoire de la ville de Damas. Revue des Études islamiques, 1934, p. 422-480.
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