Wednesday, June 8, 2022

Abana et Parpar

 


 En ce qui concerne la question capitale de l'alimentation en eau, nous sommes renseignés d'une manière précise, grâce à un passage le la Bible (histoire de Naʿmān le lépreuxII Rois, V) où sont mentionnés "les deux fleuves de Damas, Abana et Parpar". 


L'Abana semble devoir être identifié avec le nahr Bāniās, une des canalisations qui fournissent encore aujourd'hui l'eau courante à une partie de la vieille ville: la forme ancienne de son nom arabe (Bānās) correspondrait en effet à une transcription grecque (Abanas) de la dénomination biblique; d'autre part, de toutes les dérivations du fleuve c'est à la fois la plus courte et la plus facile à établir, ce qui constitue une forte présomption en faveur de son ancienneté; enfin, indice digne de considération, c'est elle qui alimente en eau le temple de la ville antique. 

Le Parpar, lui, ne serait autre que le fleuve lui-même, auquel ce nom - qui évoque l'idée d'un mouvement vif et sautillant, comme celui des ailes d'un oiseau ou le vol d'un papillon - aurait été appliqué en raison de l'impétuosité de son cours. 

Sans doute aussi la dérivation à laquelle est restée attachée la dénomination araméenne de nahr Tōra ("le taureau") se développait-elle déjà au flanc de la montagne: il n'en est pas, en effet, qui ait une importance aussi grande dans l'économie agricole de l'oasis (elle détourne 14/24 du flot et irrigue plus de 600 hectares).







Jean Sauvaget. Esquisse d'une histoire de la ville de Damas. Revue des Études islamiques, 1934, p. 422-480.



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