Sunday, June 5, 2022

Tell as-Sammāka

 



 Malgré l'absence de toute documentation directe, il nous est possible de restituer, au moins dans ces traits fondamentaux, la physionomie de cette ville araméenne.


Nous en connaissons, en tout cas, le noyau originel. On remarque au cœur de la vieille ville un monticule qui domine de 5 à 6 mètres le terrain avoisinant: comme il est extrêmement peu probable qu'il corresponde à une éminence naturelle, on est conduit à y reconnaître un "tell", c'est à dire une de ces buttes que forment en se superposant de siècle en siècle les décombres de constructions démolies, puis rebâties sur le même emplacement après un nivelage sommaire des ruines. Il est difficile d'évaluer le diamètre de ce tell, empâté par l'exhaussement ininterrompu du sol (sol du troisième siècle, p.C.: 3 à 4 mètres), mais il est probable qu'il faut localiser là l'acropole de la ville primitive et avec elle le palais des rois de Damas. Cette hypothèse se trouve confirmée dans une certaine mesure par la dénomination traditionnelle qui s'attachait à cette partie de la ville lors de la conquête arabe: "al-Barīṣ البريص, "la citadelle", terme gréco-araméen qu'on relève aussi à Jérusalem, où il désigne précisément l'Antonia.





Jean Sauvaget. Esquisse d'une histoire de la ville de Damas. Revue des Études islamiques, 1934, p. 422-480.

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