La prospérité économique qu'on a signalée n'est pas le seul résultat paradoxal auquel ait abouti la domination des Mamlūks: ces soudards incultes et grossiers bâtissent un grand nombre de monuments qui font à Damas une véritable parure. Ce sont, avant tout - comme on peut s'y attendre de la part de gens qui, vivant dans l'inquiétude, tiennent à assurer leur sépulture - des mausolées aux façades polychromes, aux coupoles élevées, rehaussées de peintures, qui jettent çà et là dans le paysage urbain une note colorée et pittoresque; ils s'alignent de préférence le long de la route de la Mecque, afin que le fondateur puisse profiter des prières des pèlerins à leur passage. Ce sont aussi, conséquence de l'évolution des idées religieuses et de l'extension prise par la ville, des grandes-mosquées, qui s'élèvent maintenant dans chaque quartier: leurs minarets, aux fûts carrés ou polygonaux chargés de balcons et d'encorbellements (photo), fusent de toutes parts de la ligne des terrasses, donnant au panorama de Damas un accent nouveau et suspendant en plein ciel durant les nuits de Ramaḍān des guirlandes de lumières.
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