Šahba, vue aérienne en 1933 |
11 mai 1926. - Le cheikh religieux Maḥmūd ʾabu Faẖr أبو فخر, qui s'est soumis le 5 mai à ad-Dūr الدور, et est parti de ce village pour visiter ses collègues religieux, afin de les engager a faire comme lui, revient à Soueida le 11 mai, sans avoir pu accomplir sa mission, les gens de Sulṭān l'ayant menacé d'arrestaton s'il insistait.
Il amène avec lui le cheikh ʿĀmir عامر, Ṭalāl pāša, lequel, prétextant l'insécurité des routes et l'effervescence qui règne dans sa région, s'excuse de n'être pas venu se présenter plut tôt. Ṭalāl apporte sa soumission personnelle et avoue avec franchise ne pouvoir parler au nom de tous les ʿĀmir dont il est le chef; la propagande et les promesses de Sulṭān les ayant divisés jusque dans son propre village, Šahba, ou il n'est plus le maître. Ce pāša n'a jamais eu beaucoup d'autorité et si, avant la révolte, ses sujets lui témoignaient de la considération en raison de son rang, ils n'écoutaient guère ses avis. Toutefois, il est le chef nominal de la plus grande famille du Jabal, apres celle des ʾAṭraš, et nous ne devons pas le négliger; le général gouverneur le confirme dans les fonctions de qāʾimmaqām قائم مقام de Šahba, qu'il exerçait avant l'insurrection. Ṭalāl en est aussitôt transfiguré et animé d'un beau zèle, il veut partir sur-le-champ pour visiter ses villages et conseiller aux ʿĀmirs de ne plus écouter Sulṭān et autres chefs insurgés. Le général le calme et lui demande de rester quelques jours encore à Soueida, pour accopamgner la colonne qui va se rendre incessamment dans sa région.
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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